Une semaine à Silvia.
Du 19 au 27 février 2021
Une journée entière sur la route, suivie d’une semaine de coocooning !
C’est le programme, inhabituel pour nous de ces huit derniers jours.
Avec quand même un temps fort : l’extraordinaire marché de Silvia !
Du 19 au 27 février 2021
Vendredi 19 février 2021 : à notre réveil Cocora est toujours baignée par les nuages et arrosée par une pluie fine. Mes photos, normalement en couleurs, se transforment en noir et blanc !
Nous décidons de prendre la route vers Silvia pour retrouver, dans deux jours,Kika et sa famille. Nous récupérons assez vite la Panaméricaine, souvent à quatre voies, nous passons au large de Cali, et à part quelques passages de montagnes à suivre des camions asthmatiques, ça roule bien. Finalement, en pressant un peu le rythme, nous arrivons à La Bonanza à 18 heures après avoir parcouru 330 kilomètres dans la journée, un record inespéré !
C’est un grand bonheur, manifestement partagé, de retrouver Kika, Anouar, Mehdi et Maya chez qui nous avions passé une super semaine l’an dernier. Après la chaleur de la vallée vers Cali, à moins de 1.000 mètres, nous sommes contents de retrouver la fraicheur à 2.500 mètres.
Du 20 au 26 février 2021 : nous allons vivre à La Bonanza une semaine de bonheur tranquille et relâcher notre rythme habituel. Notre vie de voyageurs, sans être vraiment stressante et trépidante (on ne va pas vous faire pleurer), nécessite quand même, presque chaque jour, de trouver un lieu pour coucher, du pain, de l’eau, une carte téléphonique ou de l’internet etc…, de prévoir un itinéraire pour la suite …
Ici nous avons tout : un amour de famille, le calme, le confort de l’électricité et des douches chaudes, et même pas d’insectes pour nous pourrir la vie !
Ainsi va la vie à La Bonanza ...
Et à quelques kilomètres, il y a l’attraction touristique de la région : le marché de Silvia.
Nous y sommes déjà allés l’an passé ( https://www.yvesetnickie.com/2020/03/popayan-silvia-colombie.html ) mais nous ressentons le même choc en arrivant dans ce petit bourg où, le mardi matin, se rassemblent tous les habitants des alentours dont de nombreux indiens Guambianos. Ces derniers ont gardé intactes beaucoup de leurs coutumes et notamment leurs tenues traditionnelles : jupes noires-hauts bleus pour les femmes, jupes bleues-hauts noirs pour les hommes, tout ça relevé d’un joli liseré rose !
Je vous laisse découvrir l’ambiance du mardi matin à Silvia …
Quelques guambianos ...
Pour parfaire le spectacle, beaucoup viennent à Silvia dans de magnifiques « chivas », ces vieux camions magnifiquement décorés et aménagés en bus …
Les chivas ...
Comme nous sommes les seuls voyageurs à La Bonanza, nous partageons pas mal de temps et quelques activités avec nos hôtes. Nous profitons de leur pick-up pour les courses à Piendamo dans la vallée. C’est un petit bourg assez laid mais très animé et commerçant …
Tour à tour, Anouar et Nickie nous préparent quelques spécialités (bœuf bourguignon, mafé, crêpes …)
Et puis il y a toujours un peu de maintenance à faire dans Trottinette et nous mettons à profit cette pause pour la chouchouter : Ben et Michel, deux français, ont installé récemment un atelier à proximité et ils se chargent de son entretien mécanique, un peu négligé ces derniers temps.
Nous y passons une très bonne après-midi avec Yaëlle et nos deux mécanos, l’atelier ouvrant vers un magnifique panorama sur les cordillères.
J’ajoute un peu de polish et d’huile de coude et Trottinette va même retrouver une couleur et un brillant depuis longtemps oubliés !
Les jours passent et c’est à peine si nous trouvons le temps d’une balade depuis l’hacienda …
La veille de notre départ, de très sympathiques touristes colombiens de Cali arrivent pour le week-end et nous célébrons ensemble l’anniversaire d’Esperanza, la grand-mère …
Samedi 27 février 2021 : après bien des embrassades et la promesse de se retrouver un jour en Colombie, en France, au Maroc ou ailleurs (il y aurait même un petit plan … mais chutt !), nous reprenons la route munis des précieux renseignements de Kika pour la suite de notre voyage …
Le saviez-vous ?
La Colombie est ethniquement très diverse. Descendants des premiers habitants indigènes, colons espagnols, populations africaines déportées dans le pays comme esclaves et immigrés du XXe siècle venus d'Europe et du Moyen-Orient y forment un formidable melting-pot.
Si environ 85% de la population est constituée de blancs et de métis, certains endroits concentrent beaucoup d’« afro-colombianos » comme on les appelle ici. Ainsi, dans certains villages de la région de Cali, très chaude et dédiée à la culture de la canne à sucre, on se croirait vraiment en Afrique !
Par ailleurs tous les peuples amérindiens ne se sont pas fondus dans la population métisse : environ 800.000 « indigènes » représentant 85 cultures différentes vivent dans des « resguardos », comme par exemple les guambianos que nous avons vus à Silvia. La constitution colombienne, à travers l’Organisation nationale indigène, leur accorde de nombreux droits et ces communautés vivent selon leurs coutumes en gèrant à leur façon l’enseignement, la police, la santé …
L’anecdote : il y a un mois, nous avons rencontré à Tunjà un représentant de la DIAN, l’administration des douanes colombiennes, pour régulariser la situation de Trottinette. En effet les véhicules entrant en Colombie disposent d’un délai de trois mois pour en sortir, ce qui donnait pour nous une échéance au 3 juin … 2020 !
La pandémie ayant créé une situation exceptionnelle, nous pouvions légalement obtenir « una prorroga », un report de cette date. Encore fallait-il obtenir un papier officiel, ce que je n’avais pas réussi à faire depuis la France.
Nous venons de le recevoir par mail après bien des péripéties, une douzaine de fonctionnaires se renvoyant la tâche de bureau en bureau, de Tunjà à Bogota, nous redemandant à chaque fois copie des mêmes documents.
Certes avec une gentillesse exquise et de chaleureuses salutations, mais au bout d’un moment on s’en lasse !
Au final, quand j’ai imprimé le mail contenant leur accord, qui reprenait toutes les étapes de l’opération, il faisait 26 pages …
Le top : contrairement aux autres pays d’Amérique du Sud (sauf peut-être le Brésil) la gastronomie tient une bonne place en Colombie. Un peu comme chez nous, chaque région a ses spécialités et nous en découvrons chaque jour de nouvelles. Elles sont évidemment liées aux productions locales mais elles intègrent aussi tout l’héritage multi-ethnique du pays. Par exemple les quatorze sortes de bananes peuvent se manger crues mais aussi frites, en beignets, en soupe … et dans leurs feuilles on fait cuire de délicieuses préparations. On trouve des dizaines de fruits inconnus chez nous, des légumes étranges comme cette variété de petites pommes de terre dont la couleur et le goût font penser à la betterave, beaucoup de spécialités à base de maïs, des produits laitiers, de la charcuterie …
Il y a bien sûr dans les supermarchés des villes de la bouffe industrielle, mais on trouve partout de délicieuses petites productions artisanales.
Dans les restaurants les plus simples, on peut avoir une soupe, un plat et une boisson pour moins de deux euros, et c’est bon ! Il nous arrive de ne prendre qu'un de ces menus pour nous deux tellement c'est toujours copieux !
Reste pour nous français le problème du pain ! Nous avons trouvé la solution : Nickie en prépare d’excellents avec son four Omnia …
Le flop : depuis notre départ de Villa de Leyva nous avons un temps que je qualifierais de mitigé. La Colombie ne connait pas nos quatre saisons et les températures restent quasiment les mêmes toute l’année, variant seulement d’une région à l’autre en fonction de l’altitude. Par contre l’année comporte sur la plus grande partie du pays des périodes sèches et des périodes humides. Normalement dans le sud les pluies devrait commencer fin mars. Il semble qu’elles aient pris de l’avance cette année d’où les averses et le temps gris que nous avons fréquemment.
La faute parait-il à la niña, phénomène météo qui revient de temps en temps et provoque froid et pluie sur le nord du Pérou, l’Equateur et le sud de la Colombie. Mais ne nous plaignons pas, il nous reste quand même pas mal de ciel bleu …
Le bestiaire : cette semaine j’ai fait le plein d’oiseaux, dont voici une petite sélection …
Je vous présente le motmot houtouc (momotus momota), magnifique oiseau multicolore. Remarquez sa queue se terminant par deux petites plumes en forme de raquettes …
Très présent aussi, le « carpintero », le pic-vert, plutôt brun et rouge ici, que l’on entend plus souvent qu’on ne le voit …
Enfin, un grand classique de l’Amérique du Sud, le vautour urubu, charognard belliqueux mais très utile pour faire disparaître tous les cadavres ...
Pour une photo de colibri, bien qu’ils soient nombreux, il faudra attendre un peu …
No comment :
Prochaine étape : San Agustin et ses mystérieuses pierres sculptées …
A bientôt.
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