San Agustin et le désert de la Tatacoa
Du 27 février au 5 mars 2021
Chaque jour la Colombie nous offre de belles surprises !
Nous vous invitons à découvrir les étonnantes statues d’un peuple amérindien dont on ne sait quasiment rien et le désert de Tatacoa, un petit coin de Colombie tout à fait à part …
Samedi 27 février 2021 :
Après avoir quitté La Bonanza, nous passons revoir la ville blanche de Popayan que nous avions visitée l’an passé. Ce sera l’occasion de quelques courses et d’une attente de plus d’une heure pour retirer de l’argent (nous sommes un samedi, fin de mois, la plupart des DAB ne fonctionnent pas, ce n’est sans doute pas le meilleur moment).
Après déjeuner, nous entamons la route vers San Agustin. Il n’y a que 120 kilomètres entre les deux villes, mais ici on ne compte pas en kilomètres mais en heures : on nous annonce près de six heures de volant !
Nous préférons donc avancer un peu pour alléger la conduite demain. Après une trentaine de kilomètres nous obliquons sur une piste dans la montagne pour trouver un petit coin à peu près plat à 2.900 mètres d’altitude, dans un cadre magnifique.
Dimanche 28 février 2021 : un peu avant six heures, le jour à peine levé, quelques motos passent sur la piste. L’une d’entre elle s’arrête et klaxonne : son chauffeur veut savoir si tout va bien. Les autres se contentent de nous saluer et de nous adresser de grands sourires …
La route vers San Agustin est d’abord parfaite, sur un plateau à plus de 3.000 mètres mais bétonnée et sous le soleil. Mais bientôt nous voilà sur une piste diabolique, sous la pluie, dans le parc de Puracé. La végétation est très belle mais la piste est un vrai champ de mines. Elle est pourtant empruntée par beaucoup de camions et de petites motos. On roule à 10 ou 15 km/’heure et notre seule satisfaction est de doubler les camions et même les quelques voitures qui s’aventurent sur cette piste !
Il nous faut trois heures pour parcourir une quarantaine de kilomètres, retrouver une route plus ou moins goudronnée et descendre vers San Vicente. La pluie a cessé, on peut se détendre devant la petite église du village …
Encore quelques kilomètres et nous arrivons sur le site d’El Alto de los Idolos, où se trouve une partie des tombes et des sculptures de la zone archéologique de San Agustin. C’est un parc superbe dans un lieu apaisant au milieu d’une belle végétation …
On peut y découvrir les traces d’une culture précolombienne qui aurait occupé ces lieux pendant le premier millénaire de notre ère environ. Tombes, sarcophages et impressionnantes statues monolithiques témoignent des rites funéraires de ces indiens dont on ne sait presque rien car les fouilles sont loin d’être achevées et que l’on n’a retrouvé à ce jour aucune trace d’écriture de ce peuple.
Quelques kilomètres de montagnes et nous allons nous poser à San Agustin chez Pablo dont nous sommes les premiers visiteurs overlanders depuis 8 mois, pandémie oblige. Un bel endroit tranquille, un accueil à la colombienne et un sympathique gardien !
Lundi 1er mars 2021 : le lendemain matin, nous visitons le parc archéologique de San Agustin. Il présente lui aussi un très beau cadre, plus vaste que celui d’hier, mais avec une atmosphère tout aussi mystique et nous passons environ trois heures à parcourir le site.
Après un bon restau végétarien et un café sur la place du village, nous rentrons nous abriter dans Trottinette : il va pleuvoir toute l’après-midi !
Mardi 2 mars 2021 : Descente de San Agustin dans la vallée creusée par le rio Magdalena, parmi les caféiers et bananiers qui poussent dans des pentes incroyables …
Après un petit contretemps à Pitalito (voir plus loin « Le flop »), nous poursuivons sur une belle route jusqu’à Altamira où nous prenons une petite chambre d’hôtel à 30.000 pesos (7,50 euros). La douche est froide mais à ce prix là … !
Mercredi 3 mars 2021 : après une route facile sur la ruta 45 où Trottinette se targue de quelques pointes à 90 km/h, nous traversons la grande ville de Neiva et ne tardons pas à obliquer vers notre objectif : le désert de Tatacoa. Nous passons dans une zone de rizières quand soudain, au détour d’une colline, le paysage se transforme radicalement : de grands cactus apparaissent puis un décor de canyons ravinés.
On a connu des déserts plus … désertiques, mais dans une Colombie globalement si verdoyante, c’est assez spectaculaire. La chaleur et la sécheresse de l’air nous changent bien de San Agustin et des endroits que nous venons de traverser. Et si le paysage est globalement assez vert, c’est qu’il a beaucoup plu ces derniers jours. En témoignent les flaques d’eau et la boue qui ne tarde pas à se coller à nos semelles et aux pneus de Trottinette : nous sommes bien contents d’être en 4x4 pour rejoindre El Peñon de Constantino où nous avons choisi de passer la nuit.
Nous sommes les premiers étrangers depuis un an, seuls dans le camp, et la soirée dans notre petite cabaña sous les étoiles (le lieu est réputé pour la pureté de son ciel) s’annonce paisible.
Jeudi 4 mars 2021 : par chance, le ciel parfois menaçant n’a pas donné de nouvelles pluies dans la nuit et la piste, un peu séchée, nous permet de reprendre la route un peu plus facilement que la veille. Pour éviter de redescendre jusqu’à Neiva par la route, nous avons repéré une piste qui aboutit à un petit bac sur le rio Magdalena.
Après le désert, l’impression étrange de retrouver l’Amazonie !
Nous rejoignons la nationale qui nous mène au sud de Bogota où nous attend un trafic très dense de camions, autos, motos, qui plus est dans un relief très tourmenté (Bogota est à 2.700 mètres d’altitude). Notre bivouac est difficile à trouver. Il fait froid et il pleut, la nuit tombe …
Finalement, ayant pris une petite route contournant un lac, nous rencontrons un cycliste qui nous mène dans un endroit sûr : un petit centre de loisirs inoccupé en semaine où le gardien accepte que nous garions gracieusement Trottinette … Nous lui laisserons bien sûr un petit billet qui lui fera très plaisir.
Vendredi 5 mars 2021 : nous passons toute la matinée à contourner Bogota tant la circulation est dense et anarchique, avec beaucoup d’embouteillages et la traversée de Chia plein centre-ville.
Du coup nous zappons la visite des mines de sel de Zipaquirà pour pouvoir rejoindre Villa de Leyva avant la nuit. Nous avons bien fait car un peu plus loin, pour gagner quelques kilomètres, nous nous lançons sur des pistes de montagnes certes magnifiques mais du genre olé olé …
Heureusement, le ciel s’est dégagé progressivement et nous avons échangé le froid humide de Bogota pour la douceur et l’air pur du Boyaca. C’est avec d’autant plus de plaisir que nous retrouvons la villa des cousins après cette petite virée de plus de 2.000 kilomètres dans le sud.
Le saviez-vous ?
Connaissez-vous le H.P.I. ?
Le Happy Planet Index (Index de la Planète Heureuse) est un indicateur socio-économique proposant une approche très différente des traditionnels P.I.B. et I.D.H.
Il est calculé pour chaque pays du monde sur la base de quatre critères : l’espérance de vie, l’empreinte écologique, le degré de bien-être établi par sondage de la population et l’indicateur d’inégalité des revenus. Avec la formule utilisée, les pays en tête de classement sont donc ceux dans lesquels le bien être individuel n’est pas acquis au prix d’une dégradation de l’environnement.
La Colombie se situe à la 3ème place mondiale derrière le Costa Rica et le Mexique.
La France … à la 44ème !
Le top : Trottinette fait le spectacle tout au long de notre route. Nous sommes peut-être les seuls étrangers à rouler dans leur véhicule actuellement et les colombiens n’ont ni camping-cars ni cellules. C’est pourquoi notre « casa rodante » suscite beaucoup de curiosité et d’admiration. Coups de klaxon et pouces levés sur la route, nombreuses questions des passants quand nous sommes à l’arrêt : d’où venons-nous ? Comment sommes-nous arrivés là ? … Et quand on leur dit qu’on est passé par la Terre de feu et tous les pays au sud de la Colombie, ils n’en reviennent pas !
Oubliant un peu la distanciation sociale, nous organisons parfois de petites visites improvisées pour les incrédules qui ne pensent pas possible que l’on ait « la cocina, la cama, el salon, los banõs … » dans la cellule.
Le flop : freins, épisode n° 4 !
La descente dans la vallée constituait un bon test pour les freins de Trottinette qui ont déjà fait l’objet de trois interventions. Arrivés à Pitalito, ma roue arrière gauche est brulante, il faut à nouveau intervenir. Un passant questionné sur un éventuel garagiste enfourche son scooter et nous guide jusqu’au quartier des ateliers de mécanique. Le mécano consulté établit le même diagnostic que Ben qui, à Silvia, avait des doutes sur sa réparation : il faut remplacer le cylindre, poser des bandes neuves et rectifier le tambour. Comme il y a beaucoup de Toyota semblables au notre, les pièces se trouvent facilement et ne sont pas onéreuses. Quant au prix de la main d’œuvre il ferait tomber raide un concessionnaire français !
Au milieu de l’après-midi, après un essai concluant, nous pouvons reprendre la route …
L’anecdote : tandis que Trottinette est immobilisée, nous allons faire un tour dans le quartier et à la vue d’un petit salon de coiffure, l’envie me vient d’un petit rafraichissement. Le jeune coiffeur présente un look mi-punk mi-footballeur et quand il me demande mes souhaits je lui dis « Comme toi ! », ajoutant aussitôt que c’est une blague.
Mais quand il m’attaque sauvagement à la tondeuse, je commence à avoir des doutes sur « sa » compréhension de « mon » espagnol. …
Un quart d’heure plus tard le doute est levé et remplacé par une certitude : il m’a fait une coupe de djeun’s colombien !
Le bestiaire : dans plusieurs des régions que nous avons traversées on voit de nombreux troupeaux bovins de normandes, montbéliardes, holstein … et, plus surprenant, des « cebus » : des zébus tels qu'on en voit en Afrique !
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