Le Santander : autour de Barichara
Mars 2021
On avait aimé Barichara, on a adoré Guane et les environs …
Un très joli chemin empierré, le Camino real, mène de Barichara, en haut de la falaise, à Guane 600 mètres plus bas dans la vallée. Il fait chaud mais, dans le sens de la descente, ça reste à notre portée.
Après environ deux heures de marche, nous atteignons Guane, petit village assoupi autour de son « parque central ». C’est un peu comme Barichara mais en miniature et bien plus rustique.
Le tour du village est vite fait et nous allons déjeuner dans le seul restau ouvert. C’est un établissement chic, Misia Custodia, installé dans une vieille maison à patio pleine d’histoire.
Le propriétaire Darwin (ça ne s’invente pas !) est très cordial et sa femme Andrea une excellente cuisinière. Nous ne tardons pas à sympathiser et après déjeuner, Darwin nous montre ses chambres.
Là on craque : après tout, un peu de luxe ne nous fera pas de mal d’autant que les prix sont très doux …
Darwin nous ramène à Barichara pour chercher Trottinette et nous passons une soirée et une nuit formidable dans le village.
Nous y reviendrons quelques jours plus tard saluer Darwin et acheter la spécialité locale, le « sabajon » (le sabayon ?), une boisson à base d’aguardiente, de lait, de café et d’œuf ! Une sorte de mix de pisco chilien, de punch coco et de Bailey’s !
Quand nous ne sommes pas à Barichara ou à Guane, nous avons trouvé à quelques kilomètres de piste un camp de base à la Casa Lumo, près de Villanueva. Viviana nous y accueille avec son fils Lucio dans son jardin et nous profitons de ses « baños » en plein air avec une douche formidable donnant sur la montagne. Et chaude en plus, ce qui est très rare ici : la plus belle douche de Colombie !
Fait exceptionnel en Colombie, on trouve dans les environs de Villanueva toute une série de géocaches qui vont nous donner l’occasion de découvrir la campagne environnante et des vues spectaculaires sur les vallées encaissées préfigurant le canyon de Chicamocha tout proche.
Bien que beaucoup plus aride que le Boyaca, le Santander présente une flore riche et variée. On y cultive de grands champs d’ananas, d’avocats, de café ... Il y a des lantanas sauvages partout et beaucoup d’arbres portent des fleurs superbes ou des plantes parasites comme les « barbas de viejo » …
Le saviez-vous ?
En Amérique du Sud, les petits villages comme les grandes villes sont construits selon un plan immuable : les rues se croisent tous les cent mètres, formant des « quadras » … carrées, toujours autour d’un « parque » plus ou moins vaste. Cette place centrale est généralement bien verte et ombragée, avec des bancs et des jeux pour les enfants.
Les rues n’ont pas de noms mais pour s’y retrouver, en ville, c’est simple quand on en a pris l’habitude : dans un sens ce sont des « calles » numérotées de 1 à n, et les perpendiculaires des « carreteras » pareillement numérotées.
L’adresse d’un magasin ou d’une maison se présente alors par exemple ainsi : 7,22-65 ce qui signifie « à 65 mètres de la « esquina », croisement de la calle 7 et de la carretera 22 ».
L’avantage c’est qu’on sait facilement calculer, à coup de 100 mètres, à quelle distance on se trouve d’une adresse.
L’inconvénient, en voiture, c’est que, la plupart des rues étant en sens unique, nos parcours se transforment parfois en gymkhanas.
A Guane, pas de problèmes, il n’y a que dix rues !
Le top : ces jours-ci Trottinette se régale car nous roulons en majorité sur les nombreuses petites pistes qui sillonnent la montagne où elle est bien plus à son aise qu’en ville ou sur les quatre-voies.
En tous cas nous ne regrettons pas de faire ce voyage en 4x4 car ça nous permet d’aller partout sans contraintes et ainsi de visiter des lieux interdits aux camping-cars et même aux simples voitures.
Le flop : pas un blog depuis trois ou quatre semaines sans une petite rubrique concernant les freins. Espérons que celle-ci soit la dernière …
Trottinette a encore nécessité deux interventions pour cause de roue arrière bloquée. La première par Carmelo, le mécano de Villanueva (coût : 1,25 euros). L’occasion d’admirer la superbe camionnette Chevrolet 1956 qu’il est en train de rénover …
A chaque fois le déblocage de la roue est rapide mais et le moindre petit mécano de village me fait ça. Mais pour l’instant personne ne s’est vraiment attaqué à la cause du problème. C’est Jaïro, le garagiste de San Gil recommandé par Viviana qui trouve (du moins je l’espère) le problème : un petit câble du frein à main détérioré pourrait expliquer ce phénomène aléatoire. Il le démonte, appelle un coursier à moto qui, une demi-heure plus tard en rapporte une copie faite sur mesure par un artisan local. Vive la débrouillardise colombienne et tant pis pour le « Made in Japan » !
L’anecdote : après les fourmis de Barichara, parlons des cigales …
Les cigales d’Amérique du Sud, appelées « cigarras » ou « chicharras », sont beaucoup plus grosses que chez nous (jusqu’à six cm de longueur). Et quand monsieur chante, ou plutôt stridule, pour appeler une compagne, ça déménage ! La preuve, elle peut l’entendre à plus d’un kilomètre à la ronde …
Nous sommes peu sensibles à la beauté de leur chant il faut le dire : elles nous ont déjà chassés d’un bivouac tellement leur bruit est insupportable. Pire, en ce moment où j’ai tendance, pour les raisons que vous connaissez, à guetter un bruit dans ma roue arrière, elles m’ont à plusieurs reprises alerté pour rien au long de notre route. Après quelques arrêts inutiles, je me fais plus avoir !
Le bestiaire : nous avons vu beaucoup d’oiseaux pendant notre balade sur le Camino Real, notamment ce cardinal et cet oiseau d’un jaune éclatant que j’ai réussi à photographier …
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