La côte caraïbe : wahooooo !
Avril 2021
On ne pouvait pas rester sur une mauvaise impression, alors, après « La côte caraïbe : bof ! », voici « La côte caraïbe : wahoooooo ! » …
Au lieu de rester tourner en rond à Santa Marta en attendant notre départ dans quatre jours pour Bogotá, nous allons découvrir la région de la Guajira. Un projet né à Mundo Nuevo avec Valérie ( https://www.yvesetnickie.com/2021/04/colombie-minca-mundo-nuevo.html ). Quelle chance nous avons eue de la rencontrer ! Elle a tout organisé : avec sa connaissance de la région et ses relations, c’est un guide idéal.
Nous avons conservé pour cette fin de séjour la petite Nissan louée à Carthagène puisque Trottinette vogue vers Anvers, et nous prenons Valérie, descendue de son Mundo Nuevo, à la sortie de Santa Marta. Notre première étape est d’emblée un coup de cœur : la playa de Costeño.
A quelques centaines de mètres de la route, une plage magnifique bordée de cocotiers, quelques lodges ouverts sur la mer et un restau, bien rustiques, directement sur le sable parmi les barques des pêcheurs … une vraie carte postale !
Pas question de quitter ce petit paradis pour reprendre la route tout de suite, nous commençons par une balade sur la plage …
… suivi d’un bain ou plus exactement de deux bains : dans la mer d’abord (bain assez rapide et prudent du fait des courants dangereux) puis, quelques mètres en retrait, dans l’eau douce de la lagune formée par le rio qui descend de la sierra (plus calme et parfait pour se dessaler) …
… ensuite le programme consiste en une dégustation de noix de coco et un repas du poisson choisi parmi la pêche du matin …
Valérie fonctionne comme nous en mode « escargot » : notre route est ponctuée d’autres arrêts tout aussi intéressants pour rencontrer certaines de ses relations dans le coin. Tout d’abord Manuel qui est tout à la fois artiste, brocanteur et fabricant de chocolat …
Spectacle tout à fait décalé dans ce petit village, sa fille adoptive joue du violon !
Arrêt suivant : une communauté indigène wiwa dont l’instituteur est le frère de Fiscalito, le petit protégé de Valérie. Il nous présente fièrement sa classe et les quelques bâtiments du village, nous parle des projets et des problèmes de la communauté …
Nous évoquons la possibilité de visiter deux jours plus tard le village traditionnel, implanté un peu plus haut dans la sierra mais malheureusement pour nous, se déroule ce jour-là la cérémonie du « poporo », un rite essentiel chez les wiwas, auquel nous ne pouvons pas assister. Dommage !
Nous roulons donc jusqu’à Camarones, notre objectif final, et après quelques errements sur les pistes, nous atteignons le lodge que Valérie nous a réservé pour deux nuits. Il est très isolé, tout proche d’une vaste plage fréquentée seulement par quelques pêcheurs. Nous laissons retomber un peu les ardeurs du soleil avant d’y faire une première promenade …
Pour la nuit, nous préférons le lit, protégé par une moustiquaire, aux hamacs de la terrasse, mais nous dormons toutes baies ouvertes pour profiter de la brise de mer qui nous rafraichit un petit peu …
Le patron de l’hôtel a installé quelques mangeoires dans les arbres et y dispose chaque jour un peu d’eau et de fruits. Les oiseaux du coin y viennent nombreux et je réussis à en saisir quelques-uns …
Pour m’aider à les identifier, j’ai deux petits guides qui les connaissent parfaitement : les enfants de la cuisinière, deux petits indiens wayus originaires de Maracaïbo au Vénézuela. Ils sont adorables et nous allons vite sympathiser. Ils ne nous lâcheront plus pendant tout notre séjour …
Ils nous accompagnent sur la plage où, chaque matin, les pêcheurs tendent puis ramènent leurs filets. La spécialité du coin ce sont les grosses crevettes, « langostinos » ou « camarones ». Il y a beaucoup de monde pour tirer les filets tandis que les pélicans et autres oiseaux prélèvent leur part au passage et chaque levée de filet est un spectacle formidable …
Quand les pêcheurs ont sorti du filet les crevettes et quelques gros poissons qui les intéressent (souvent des raies), les enfants entrent en action pour récupérer dans le sable une multitude de petits poissons …
Ils doivent parfois les disputer aux oiseaux qui attendent leur tour avec impatience. Les pélicans s’imposent en premier, bientôt suivis par les aigrettes, les ibis, les mouettes … Ils ont vite fait de nettoyer la plage …
On ne s’ennuie jamais sur la plage, lieu de toutes sortes de rencontres : une épave, des enfants, une carapace de tortue luth et bien sûr toujours des oiseaux …
Un matin notre promenade nous mène jusqu’à la Playa La Esmeralda aux curieuses constructions à base de coquilles d’huitres …
La propriétaire, Celina, nous y prépare un délicieux poisson que nous partageons avec nos petits amis vénézuéliens …
Le soleil tape dur après déjeuner et, malgré un petit séjour relaxant dans les hamacs, nous n’avons pas le courage de l’affronter longuement au retour. Valérie a la solution : un petit coup de fil et une moto taxi va nous ramener. En trois voyages car nous sommes trois adultes, deux enfants et … deux chiens. Pas tristes les passages dans le sable !
C’est trop vite qu’il nous faut quitter ces rivages paradisiaques mais nous ne sommes pas au bout de nos découvertes. Le charme de la région ce n’est pas seulement la plage : les rios qui descendent de la Sierra Nevada offrent aussi des paysages et des plaisirs nouveaux.
Notre séjour a un petit côté « Voyage en terre inconnue » pas désagréable du tout et Valérie nous a réservé une dernière surprise : une « lancha » nous attend dans un village pour remonter le rio Don Diego jusqu’au Yumake eco lodge, dans un paysage qui évoque l’Amazonie. Il occupe lui aussi un ancien site tayrona et nous y visitons un petit musée consacré à leur culture avant de déjeuner …
PS : mon cousin Patrick, grand connaisseur de cette région de Colombie où il réside depuis plus de quarante ans me signale que sur ce rio a été tourné une scène du mythique film "The Mission". Voici ce qu'il m'écrit :
"Je revois ce río, le don Diego, qui coule nonchalamment mais inexorablement vers la mer : c'est là qu'a été tournée une scène (la seule tournée en Colombie) du film Mission. Des restes de l'embarcadère sont toujours là. Magie et gratitude vous auront accompagnés durant tout ce voyage. Pour la petite histoire, ils ont "habillés" les Indiens descendants des Tayronas en Indiens Guaranís du Paraguay. Ces figurants de fortune ont trouvé ça très drôle !"
Il ne nous reste que quelques kilomètres à parcourir pour rejoindre Santa Marta, y déposer Valérie, et regagner notre appartement pour une dernière nuit. Avec quand même un dernier arrêt sur la route pour contempler cette côte magnifique …
Demain matin, nous devons nous lever à l’aube pour déposer la voiture de location à l’aéroport tout proche, avant de nous envoler vers Bogotá. Le petit aéroport est situé tout au bord de la mer et quelques minutes après le décollage nous pouvons contempler une dernière fois la Sierra Nevada de Santa Marta et ses neiges éternelles …
Il nous reste trois jours avant de reprendre l’avion pour Paris, trois jours que nous pensions mettre à profit pour visiter rapidement la capitale. Mais la ville est entièrement confinée pour le weekend. Aussi, après un test PCR (réussi) à l’aéroport, nous rejoignons Espé et Patrick qui nous amènent finir notre séjour colombien à Villa de Leyva. Là, pas de soucis, on peut sortir librement, profiter à nouveau de la magnifique place centrale et déguster une petite bière avec nos cousins !
Après ces trois nouveaux mois passés en Colombie, notre voyage sud-américain s’achève le dimanche 25 avril à 23 h 55 quand notre avion décolle en direction de Roissy. Nous sommes partis en janvier, quelques jours avant que tous les vols vers la Colombie soient annulés, nous repartons la veille même des grandes manifestations qui vont affecter le pays (et accessoirement les voyageurs). Nous ne sommes pas malheureux sur ce coup là !
Le saviez-vous ?
La Guajira, région la plus septentrionale de Colombie, était autrefois, tout comme une partie du Venezuela voisin, occupée par les indiens wayus que les espagnols appelaient … guajiros. C’est le seul peuple indigène qui n’a pas subi l’assimilation systématique des colonisateurs et aujourd’hui encore cette péninsule, quasi déserte et difficile d’accès semble un peu abandonnée par Bogotá. Les wayus y ont conservé une certaine indépendance et vivent pauvrement, mais ont conservé pour partie leurs coutumes ancestrales, avec notamment des systèmes propres au niveau judiciaire ou de l’éducation.
Le top : pour nos repas, pas de soucis : il suffit de passer commande aux pêcheurs. Nous faisons une véritable orgie de crevettes et de poissons frais à des prix défiant toute concurrence.
J’en suis même arrivé à manger un reste de raie au petit déjeuner !
Le flop : à quelques kilomètres de nous en continuant la côte on arrive à Punta Gallinas, le point le plus au nord de l’Amérique du sud.
Pour l’anecdote nous aurions aimé y aller, histoire de boucler notre parcours en Amérique du sud puisque par ailleurs nous étions descendus à Usuhaia, sa pointe sud. Mais notre séjour dans la Guajira était déjà trop court et on était si bien à Camarones …
L’anecdote : Pendant que nous prenons du bon temps sur la côte, Trottinette, embarquée à Carthagène il y a une semaine ne veut pas être en reste. Elle musarde dans les Caraïbes avec chaque jour une escale qui fait rêver : Aruba, Trinidad et Tobago, La Barbade, les Grenadines, Porto Rico, Antigua …
Si le Hoegh Singapore veut bien se décider à traverser l’Atlantique, nous devrions la récupérer début juin à Anvers.
Le bestiaire : les photos ne sont pas formidables mais pour nous changer des oiseaux voici deux jolies petites tarentes à la chasse aux insectes dans le lodge de Camarones, et des singes entr’aperçus lors de l’un de nos arrêts …
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