Colombie : le triangle du café ...
Du 8 au 13 février 2024 :
Après Manizales, nous entrons réellement dans le Triangle du café, l'Eje Cafetero en espagnol, région caractérisée par ses collines verdoyantes, ses plantations de café et ses magnifiques villages coloniaux.
Partout, les collines aux pentes abruptes portent une végétation tropicale exubérante ...
Elles sont parsemées de "fincas", exploitations souvent très modestes de caféiers, bananiers, canne à sucre ...
Dans les villages, les maisons traditionnelles, couvertes de tuiles, sont peintes de couleurs vives. Voyez celles de Filandia par exemple ...
Pour donner encore plus de gaité, de nombreuses fresques viennent agrémenter les murs ...
Autres icones de la région : les jeeps, surtout des Willys, qui sont très nombreuses et servent à toutes sortes de transports, y compris bien sûr les touristes ...
Les Willys sont surnommées ici "mulas mecanicas" et les locaux utilisent une unité de mesure correspondant à la charge pouvant être transportée dans un de ces véhicules, le "jeepao" !
Bien sûr, le café est la grande affaire du Quindio. 10% du café mondial est récolté dans la région par environ 120.000 petits producteurs. Le savoir-faire ancestral, les parfaites conditions climatiques et un sol d'origine volcanique particulièrement fertile favorisent la production d'un café de grande qualité et permettent d'obtenir deux récoltes par an. On peut d'ailleurs voir souvent sur un même pied des fleurs et des grains à maturité ...
Nous avons eu la chance de passer quelques jours près de Filandia à la finca Playa Verde chez des amis français, Sandrine et Vincent. Nous avons squatté leur jardin et profité d'un environnement magnifique face à la Cordillera Occidental (Ah ! le petit déjeuner sur la terrasse avec le parfum des caféiers en fleurs !).
Non seulement ils produisent café et bananes sur 3 hectares, mais encore Vincent s'est souvenu qu'il avait une formation de fromager et il lance actuellement une nouvelle activité très prometteuse : ses fromages sont absolument délicieux, bien accompagnés du pain de Sandrine, d'un peu de charcuterie et de vin. Un petit coin de France à 10.000 kilomètres de Paris ...
Et la terrasse est un lieu parfait pour observer les colibris qui sans cesse font du vol stationnaire pour se nourrir de l'eau sucrée mise à leur disposition.
Pour le weekend, nous rejoignons Ulloa, un petit village situé à 6 kilomètres à vol d'oiseau. Vu la topographie des lieux et l'état des routes, la plupart du temps plutôt de petites pistes, celà nous prend près d'une heure !
Pourquoi Ulloa, village perdu loin des circuits touristiques ?
Parce que nous y sommes invités par Alberto et sa famille, rencontrés lors de notre précédent voyage, et qu'il est impensable de venir en Colombie sans leur rendre visite (Alberto a été très décu que nous ne restions que trois jours).
Ils vivent habituellement à Pereira, mais possèdent une petite finca où Alberto a entièrement construit de ses mains une nouvelle maison pour remplacer la cabane qui en tenait lieu (elle subsiste à côté) . ..
Difficile d'imaginer la gentillesse de cette famille, de la grand-mère (93 ans) jusqu'aux deux enfants. Le temps s'écoule paisiblement (la chaleur n'étant guère propice aux folies) : découvrir le jardin, observer les oiseaux, se promener à pied dans les environs et rendre visite aux voisins car Alberto tient à nous présenter ses amis, voilà le programme. Nous passons de délicieux moments en leur compagnie avec mention spéciale à la visite chez Fransisco qui adore chanter et régale les environs au son de son karaoké quand nous arrivons devant chez lui. Quelques minutes plus tard il nous invite à interpréter une chanson française et nous voilà, micro en mains, en train d'interpréter du Cabrel parmi les bananiers !
Le weekend aura été 100% colombien y compris au niveau de la gastronomie : sancocho, bandeja paisa, massamorra, natilla ... tout y passe !
Nous retournons à Filandia avec en tête de magnifiques souvenirs d'Ulloa ...
On the road again : résumé en images de notre parcours sur les routes de Colombie ...
La météo :
Il semble que nous soyons veinards. La semaine dernière, des pluies diluviennes ont arrosé la région, provoquant des glissements de terrain dans les montagnes et coupant notamment la route vers Cocora, un des lieux touristiques majeurs de la région avec ses fameux palmiers de cire.
Nous, nous avons très beau temps et n'avons pas reçu la moindre averse depuis Manizales. Et comme on a déjà visité Cocora lors de notre dernier séjour colombien ...
Le saviez-vous ?
Le Quindio est surtout connu pour son café, mais une autre culture est extrêmement importante : celle du bananier. Bananos (la banane "classique") et platanos (la banane plantain) sont omniprésents et souvent associés aux caféiers dans une même parcelle. Deux petites curiosités concernant le bananier : d'une part, contrairement aux apparences, ce n'est pas un arbre mais une plante herbacée, d'autre part il meurt dès qu'il a produit un régime, c'est à dire à environ deux ans dans la région. Il a toutefois eu le temps de produire des rejets et c'est pourquoi on le coupe pour laisser la place à ses rejetons.
Je suis allé avec Alberto et son voisin Esteban récolter dans le jardin un régime composé d'environ 300 bananes. Il pesait quasiment 50 kilos !
Comme de bien entendu, quelques kilos ont fini dans notre coffre avec les mangues et la courge donnés par les voisins !
Après quatre jours, ces bananes, cueillies toutes vertes, étaient mûres et se sont avérées un véritable délice ...
Le top :
Poursuivons sur le thème de la générosité de la nature dans la région : chez Alberto comme chez Sandrine et Vincent, chaque mètre carré de jardin produit une variété de légume ou de fruit. Avocats, yucas, tomates, courges, ananas, fraises sauvages (des fraisiers de deux mètres de haut vous y croyez ?), mangues, goyaves, papayes, maracuya, guamas, lulos, fleurs de Jamaïque ... et tant d'autres fruits inconnus se cotoient et s'entremêlent dans une incroyable profusion ...
Le flop :
Jusqu'ici, dans nos fraîches montagnes, on avait oublié les insectes. Mais dans la "jungle" d'Ulloa ils se sont rappelé à notre souvenir sous leur forme la plus vicieuse : les "jejenes" (à prononcer avec la jota espagnole).
Aussi appelés localement "aradores" (laboureurs !), ces minuscules insectes que l'on a peine à apercevoir, infligent des piqures énervantes et plusieurs jours de démangeaisons. Par chance, il n'y en avait pas à Filandia ...
L'anecdote :
Les colombiens adorent utiliser les diminutifs "ito" et "ita" à tout propos. Par exemple, comme pour atténuer le prix qu'il vous demande, un marchand réclamera 5.000 "pesitos". C'est toujours 5.000 pesos, mais c'est plus mignon !
Le bestiaire :
Après les colibris, restons dans les volatiles avec un ibis mandore et un petit "lorro" familier du jardin d'Alberto ...
No comment :
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